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17/08/2017

17 août 1917

Le Sénat vient de s’occuper d’une nouvelle charte :
« De la justice pour les combattants. »
il s’agit de faire passer dans les unités combattantes les officiers, sous-officiers et soldats qui ont, jusqu’à ce jour, trouvé le moyen de rester à l’arrière. Pour les officiers, il s’agit de ceux de l’armée active ; pour les sous-officiers, des rengagés, et pour les soldats même des soldats de l’intendance, du Service de Santé, du personnel non navigant de l’Aéronautique, des secrétaires d’Etat-Major, etc, etc... de tous ces embusqués qui, depuis trois ans, promènent leurs beaux uniformes à travers la France et récoltent les applaudissements des foules ignares.

Cette grande réforme vient d’apparaître opportune... on ne peut qu’admirer, chez nos gouvernants, cette compréhension rapide et intelligente...
Ce n’est donc qu’après trois ans d'une guerre éminemment meurtrière que le besoin se fait cruellement sentir de réaliser le plus judicieux emploi de nos ressources humaines, car on évalue à plus de 100.000 hommes l’effectif des soldats des classes 1903 à 1917 qui doivent retrouver leur vraie place dans leur formation de combat.
Ce glissement des jeunes vers l’avant permettra le retour à l’arrière, dans des postes mieux adaptés à leur résistance, d’un nombre égal de ces pauvres R.A.T. à cheveux blancs qui, en dépit de leur âge, creusent, terrassent, souffrent et s’enlisent dans la boue de la tranchée sous le feu de l’ennemi.

prochaine note : 5 septembre 2017

05/08/2017

5 août 1917

Depuis quelques jours, il était bruit à la Compagnie du départ de notre Capitaine (Garnier) ; lui aussi, après tant d’autres, avait-il réussi à trouver un meilleur et plus sûr emploi ? Où pouvait-il aller ?
Il semblait comme nous devoir tenir ici jusqu’au bout ; nos nombreuses conversations avaient sanctionné son attitude de soldat du front ; aussi quelle déception quand, ce jour, on a appris qu’il allait nous faire ses adieux. Je n’ai pu retenir ma réprobation et me suis enfui à travers bois pour ne pas assister à cette cérémonie. (Je savais qu’il partait pour aller à un État - Major, alors...)
Il paraît que mon absence a été très remarquée d’autant que j’étais considéré comme son préféré. Mais le plus dramatique, c’est que, revenant le soir à mon cantonnement, je me suis trouvé face à face avec deux cavaliers ; l’un d’eux n’était autre que mon Capitaine; l’explication a été sévère, pour lui du moins.
Seul à seul, j’ai pu vider mon sac ; et j’ai été jusqu’à lui refuser la main qu’il m’offrait ; je vous conterai cela en détail. Peut-être ai-je vengé mes pauvres camarades de 1ère et 2ème classe qui, au bout de 36 mois de guerre, sont envoyés dans des régiments actifs pendant que nos officiers se défilent dans les formations d’arrière...

prochaine note : 17 août 2017