Le blog de Félix Basin

Je pars avec une permission de 20 jours ; cette fois, c’est bien la dernière...

Un peu d’ordre commence à régner ; le déblaiement s’active et nous commençons, nous les vieux, à penser à notre retour dans nos foyers. -
Mais on a encore besoin de nous pour garder et faire travailler les prisonniers, les jeunes étant partis occuper les provinces reconquises.
On va nous donner une permission ultime... et par roulement vers la fin du mois. Je ne pense pas être libéré avant l’Année de Grâce 1919...

prochaine note : 30 novembre

Me voici de retour au front pour la 8ème fois... S’il avait fallu envisager pareille longueur d’efforts et de sacrifices dès le début, quelle douleur... Être séparé des siens pendant plus de quatre années, vivre dans la misère face à face avec la mort et avoir peut-être la défaite pour finir...je ne puis y penser sans effroi.
Et pourtant ce sort redoutable doit être pour un des deux adversaires... J’espère que la Providence le réserve aux responsables de ce fléau.

Extrait du livret militaire de Félix Basin : toutes ses permissions depuis le début de la guerre

prochaine note : 20 septembre 2018

Je pars en permission. Tout un grand travail vient d’être fait ; le mois prochain, quand je serai de retour, j’espère fermement que ce sera pour donner le dernier grand coup.

prochaine note : 2 septembre 1918

Les nouvelles sont toujours bonnes sur tous les fronts. On nous a promis des permissions pour les jours prochains, tout va donc de mieux en mieux...

prochaine note : 15 août 2018

Je vais partir en permission : la 7ème.
Hélas, sera-ce la dernière ?
Alors que je faisais de sérieux efforts pour me nettoyer et revêtir une tenue correcte pour vous venir embrasser, un beau tumulte éclate sur le bivouac où nous sommes en ce moment.
C’est un avion ennemi qui passe et repasse avec témérité et nous mitraille à moins de 50 mètres de hauteur. Un de nos cuisiniers est tué, d’autres hommes blessés ; je me précipite à ma mitrailleuse, mais le Capitaine (nouveau venu parmi nous) veut occuper la place de tireur. Comme il ne connaît rien à notre appareil, il encombre sans résultat le poste.
C’est pur hasard si nous ne sommes pas descendus...
L’alerte est passée et je pars pour Paris... après avoir manqué le départ pour le Grand Voyage...

Affiche réalisée par les enfants de Paris, 1918, pour soutenir l'effort de guerre

(Fonds Félix Basin)

prochaine note : 16 mars 2018