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24/01/2019

25 janvier 1919

Enfin, le 25 Janvier 1919, la France me remercie de mes bons et loyaux services,
et me libère de la Grande GUERRE.
Je reçois mon certificat de Chef de section, mon carnet de pécule et ma feuille
de route.
Je suis redevenu simple citoyen...
après 54 mois de guerre dont 45 mois de tranchées sans interruption......

FIN

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Ici s'achève le blog de Félix Basin.

Il aura raconté, pendant plus de quatre ans, au jour le jour et cent ans tout juste après les événements, la Première Guerre mondiale vécue par un combattant ordinaire.

Cette expérience prend fin.

Le blog restera quelque temps en ligne, puis disparaîtra. Toutes les archives originales présentées dans ce blog seront versées aux Archives Municipales de la ville de Metz qui les conservera.

Nous espérons avoir touché des lecteurs et curieux, dans une tentative qui, nous en sommes conscients, n'est pas en très phase avec les pratiques rapides, immédiates et impatientes qui sont celles d'internet et des réseaux sociaux. Nous n'avons certes pas eu des millions de "like" et d'"amis", mais cette expérience fut enrichissante.

Peut-être un éditeur, peut-être une volonté de garder ce blog (sous sa forme ou une autre) comme témoignage, nous verrons?

 

Les auteurs du blog,

Francis Guermann et Jean-Paul Pilla

 

30/11/2018

30 novembre 1918

Je pars avec une permission de 20 jours ; cette fois, c’est bien la dernière...

première guerre mondiale,permission

 

21/11/2018

20 novembre 1918

Un peu d’ordre commence à régner ; le déblaiement s’active et nous commençons, nous les vieux, à penser à notre retour dans nos foyers. -
Mais on a encore besoin de nous pour garder et faire travailler les prisonniers, les jeunes étant partis occuper les provinces reconquises.
On va nous donner une permission ultime... et par roulement vers la fin du mois. Je ne pense pas être libéré avant l’Année de Grâce 1919...

prochaine note : 30 novembre

14/11/2018

14 novembre 1918

J’ai passé mon après-midi sur la place de Vouziers à faire le service de distribution des vivres à nos compatriotes qui arrivent du Luxembourg. C’est un défilé ininterrompu de misérables prisonniers français que l'ennemi n’a pu retenir une minute de plus... Beaucoup sont encore vêtus de la capote bleue, du pantalon et du képi rouges de 1914.
Des civils minables, mais joyeux ont fait du mieux pour soulager toutes ces infortunes, mais vraiment on est débordé .. Ces civils sont des hommes, des femmes qui ont fait des kilomètres dans la boue, dans la nuit, pour arriver plus vite à Vouziers. Des femmes, des jeunes tilles n’ont pas hésité à traverser la plaine inondée, ayant retiré leurs chaussures, relevé leurs jupes, ayant de l’eau jusqu’aux cuisses, au risque de se noyer pour fuir l’exil et retrouver plus tôt la Terre française et leurs compatriotes. Quand on a vu cela, il est difficile de nier l’amour de la Patrie...
L’Aisne aussi déborde et la plaine n’est plus qu’une immense nappe d’eau, la route est coupée en direction de Sedan. Ce sont les Boches qui ont fait d’énormes barrages pour protéger leur retraite.
Combien sont poignants les récits que nous font nos compatriotes de retour d’Allemagne ; il semble que nos journaux n’ont rien exagéré quant à la détresse de nos voisins - Les officiers eux-mêmes sont à la portion congrue et les hommes crèvent de faim ; aussi, la discipline, si sévère là-bas, a disparu... et le Commandement ne peut plus rien.

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" Cette croix est offerte gracieusement à tous les fils de la grande Allemagne qui eurent l'insigne honneur de la mériter et de la recevoir du roi de Prusse Guillaume II. Il y en a comme cela quelques milliers dans le cimetière de Vouziers . Elle est en fonte noire. C'est sinistre et de mauvais gout… Les allemands si biens pénétrés de leur victoire avaient fait leur le cimetière. Ils n'ont même pas hésité à relever les vieilles tombes pour élever une sorte de pierre pour y inscrire tous les noms des leurs (*). Un parterre de roses agrémente le paysage. Dans l'extrémité du cimetière j'ai vu la tombe de Garros l'aviateur tué le 5 Octobre 18. Puis on y a mis en voisinage un Brindejonc des Moulinets(*) (hier) ;  je pense que c'est un des frères de l'aviateur d'avant- guerre."

(*) mais il a fallu faire un cimetière annexe ils étaient trop et alors là, il y a du monde, mais quel monde !

(*) Brindejonc des Moulinais (aviateur mort au combat)

prochaine note : 20 novembre

13 novembre 1918

Le cimetière de Vouziers que je viens de visiter est entièrement allemand - Rien que des croix de fonte noire offertes par le Kaiser à ses morts, c’est sinistre - Dans l’extrémité, un petit coin français où je trouve la tombe de l’aviateur Garros tombé à l’ennemi le 5 Octobre 1918.

prochaine note : 14 novembre

12/11/2018

12 novembre 1918

Vouziers : une ruine complète, pas une maison intacte ; des monceaux de décombres obstruent les voies.
Je garde avec ma Compagnie de mitrailleurs 500 prisonniers ; Dieu, qu’ils sont misérables, mais dociles... Je n’ai rien à leur donner à manger ; il va falloir obtenir un camion pour aller chercher du pain et du riz à l’arrière à une station magasin.
J’ai l’ordre de faire travailler au déblaiement, mes Boches sont soumis et exécutent les besognes les plus répugnantes ; c’est affreux de les voir chercher dans les détritus de toutes sortes de quoi manger...

prochaine note : 13 novembre