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15/10/2018

15 octobre 1918

On répare de tous côtés pour pouvoir faire avancer nos canons, nos camions, car partout ils ont fait sauter les ponts, enlevé les voies ferrées, abattu les grands arbres pour retarder notre marche.
Toutes les indications, bornes, écriteaux sont en allemand ; ah... ils se croyaient bien chez eux. Encore une erreur de psychologie à leur actif.

prochaine note : 16 octobre 2018

13/10/2018

13 octobre 1918

Je suis à la station d’Autry. Il y a ici un parc d’outillage allemand abandonné, mais un parc formidable en matériels de toutes sortes, rangés, étiquetés avec un soin, une méthode remarquable ; des abris, de véritables forteresses en béton armé, des entrées avec des frontons ornés de sculptures, des blasons, des armes, des trophées, enfin un décor allemand qu'ils pensaient bien conserver...

prochaine note : 15 octobre 2018

11/10/2018

11 octobre 1918

Je vous envoie ce mot à la hâte, en pleine campagne ; je le confie à un cycliste ; vous parviendra-t-il ? Nous sommes à la poursuite de l’ami Fritz, 20 kilomètres d’un coup, c’est rude, mais rudement chouette. Je suis parti ce matin en avant de la colonne pour préparer des abris pour la nuit prochaine. Mais je ne trouve que des ruines, où vont pouvoir se reposer mes infortunée camarades ?

prochaine note : 13 octobre 2018

01/10/2018

1er octobre 1918

Je ne puis vous écrire en ce moment, il y a ici un mouvement de tous les diables (propres et figurés) ; nous allons... nous allons....

prochaine note : 11 octobre 2018

26/09/2018

25 septembre 1918

C’en est fait : la Grande Bataille est engagée par les Français ; il est 23 heures, déclenchement du bombardement ; le feu est formidable depuis les Monts jusqu’à l’Argonne.

prochaine note : 26 septembre 2018

26 septembre 1918

- 1 heure : Le bombardement ne s’est pas ralenti un instant. Le point le plus en action est la Butte du Mesnil.
- 4 heures : Pas une minute de répit - La nuit est claire -
L’ ennemi répond tout de même ; des obus de très gros calibres passent au-dessus de nos positions de défense.
- 6 heures : Dans une brume épaisse, les Drachens (1) essaient de diriger le bombardement qui n’a point faibli ; la consommation de projectiles est formidable ; le tonnerre est fou, c’est un roulement ininterrompu avec des éclatements encore plus puissants.
- 7 heures : Les avions sortent, mais ne peuvent rien dans ces dernières ténèbres ; il ne fait pas encore assez jour et les fumées montent au ciel. C’est toujours Tahure, Maisons de Champagne, la Butte du Mesnil qui sont les plus battus, les plus disputés. On a l’impression que sur les autres points du front l’ennemi mollit.
- 8 heures : Phébus vient aussi voir ce qui se passe. Alors c’est la grande kermesse pour avions ; une escadrille de 23 appareils nous passe sur la tête et beaucoup d’autres arrivent du fond ; cette fois, on y a mis le prix, mais je pense que nous aurons un résultat ; nos mitrailleurs travaillent faisant des tremolos et des trilles dans ce concert pour basses.
- 9 heures : Le bombardement semble s’enfoncer chez le Boche mais ne diminue en rien. C’est bien le plus long auquel j’ai assisté, eu égard à son intensité.
- 10 heures : Nos Drachens, à défaut de nouvelles, nous indiquent que tout doit bien aller car ils s’éloignent de nous pour avancer chez le voisin.

- 12 heures : Les gros points de résistance sont vaincus : Butte du Mesnil, Tête de Vipère, etc... sont dépassés et la lutte continue ; l’ennemi n’a presque pas pu tirer sur nos arrières lignes ; le temps est splendide (Gott est avec nous).
- 13 heures : Un Drachen français vient d’être brûlé devant nous ; nous avons tiré sur l’ennemi, il a fait demi-tour mais son objectif a été atteint (hélas, pas le nôtre...) Descente en parachute de l’observateur.
- 15 heures : Une escadrille de bombardement française (35 avions) rentre ; pendant que nous observons, un avion de chasse boche survient, nous survole à 200 mètres ; mes quatre pièces tapent, nous l’obligeons à rentrer chez lui mal en point, mais l’observateur d’une saucisse française, inquiet, vient de se lancer dans le vide pendant que son captif se balance mollement au gré du vent.
Bataille d’avions à nouveau au-dessus de nous ; quatre caisses de cartouches sont brûlées sur l’oiseau à Croix de Fer, mais la cocarde tricolore nous gêne ; cependant nous finissons par isoler l’intrus et alors une distribution sévère lui est envoyée ; il s’en va, volant de guingois et nous le voyons tomber au loin. Enfin...
- 17 heures : Et le bombardement continue, çà va, çà va Le temps est trop beau pour que nous ne soyons pas vainqueurs.
- 19 heures : Le soir monte, les nouvelles sont très bonnes, tous nos points difficiles atteints et dépassés. Montfaucon, ce point tant convoité est aussi enlevé.
Le bruit, toujours aussi nourri, s’éloigne de nous.
Fritz a eu très chaud, aujourd’hui... nous aussi, mais c’est au cœur...
- 20 heures : Je vais enfin dormir... Le rêve passe...

(1) Drachen Caquot : cubant 1.000 m3 de gaz
Altitude moyenne : 800 à 1.000 m Maximum 1.500
Poids à enlever (observateur, nacelle, instruments) 400 kg.
Parachute en soie : surface couverte 80 m.
Le ballon peut, en cas d’alerte, être ramené à terre par treuil à la vitesse de 250 m à la minute.

prochaine note : 27 septembre 2018