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13/12/2015

13 décembre 1915

M. Maury, poète chansonnier en visite dans ma petite cahute, a chanté pour moi des chansons inédites écrites depuis la guerre. J’en ai retenu une qui est parfaite : “Quand nous serons vieux. . .“ et que je veux apprendre pour vous la chanter.

prochaine note: 21 décembre

12/12/2015

12 décembre 1915

Descendu des lignes : au repos, dimanche.
Hélas, il pleut, il pleut, il pleut... C’est dans une boue liquide que j ‘ai cheminé ; en sortant du cimetière où je croyais rester enlisé, j’entrais à l’église des Islettes ; il était neuf heures ; à ce moment l’aumônier ne trouvant que moi comme fidèle me demanda si je pouvais ou voulais lui prêter assistance pour mettre ses cloches en branle.


Sur mon affirmation (lui offrant à défaut de savoir mes bras et ma bonne volonté), nous montâmes au clocher et c’est ainsi que le 12 Décembre de l’An de Grâce et ... de cataclysmes 1915, votre sous-officier mitrailleur invitait les Meusiens à venir prier le Dieu tout puissant pour le salut de la France et la perte de ses ennemis.


J’assistais à une grand messe fort bien chantée, car il ne manque pas d’artistes aux Islettes (c’est la petite patrie des embusqués), mais l’assistance était évidemment peu banale :
quelques femmes en deuil, des officiers pimpants d’Etat-Major, les poilus boueux, sales, hirsutes faisant une masse grise et triste ; l’autel seul semblait chatoyant, rutilant de lumière et de fraîcheur, donnant bien ainsi la différence du ciel à la terre.


Alors ayant pendant quelque temps perdu de pensée le bruit du canon, le mouvement des masses, les cris, les ordres, les contre-ordres et tout ce qui fait la sujétion de ces longs mois de lutte, j‘ai regagné la Thibaudette dans un demi-rêve de paix.


On a  enfin achevé ici une maison de bois et de boue, c’est à-dire en torchis, très confortable avec lits suspendus ; nous sommes deux sous-officiers et il y a place pour six; ainsi donc très à l’aise et surtout l’esprit au repos, loin du bruit des poilus, enfin un peu isolés... Dieu, que cela parait bon.

 

prochaine note : 13 décembre

20/11/2015

20 novembre 1915

J’ai retrouvé mon Argonne, mes Boches et les longues veillées de ce premier hiver au front. Dieu, que ce sera long...

 

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prochaine note: 12 décembre

 

08/11/2015

8 novembre 1915

Je vais enfin venir en permission ... Me reconnaîtrez-vous ? Je pense venir du 12 Novembre jusqu’au 18 ce qui me ferait les six jours réglementaires.

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Oh le débarquement à la Gare de l’Est, après des heures et des heures de tortillard, de transbordement, de séjour aux gares régulatrices, de surprises émues à la réception du foyer des Dames Françaises...
Quelle détente en franchissant le portillon parisien et il faut bien l’avouer aussi quel orgueil en défilant devant les parents et amis faisant la haie pour voir plus vite le “revenant”.
Pour moi, j’ai préféré l’effusion du retour dans notre petit chez nous, à l’abri des regards publics, car nous aurons tant à nous dire...
Paris retrouvé, dans une certaine dignité, grave et confiant, la sympathie envers les permissionnaires... tout cela est bon. Pourvu que cela dure...

 

prochaine note: 20 novembre

17/10/2015

11 octobre 1915

J’ai obtenu un laissez-passer et ai pu me rendre au repos de la compagnie de Chauveau ; nous avons passé une  journée ensemble et je suis rentré pour 17 h. comme l’ordonnait ma permission.

prochaine note: 8 novembre

06/10/2015

6 octobre 1915

J’ai reçu ma nomination de sergent-mitrailleur ; j‘en suis bien aise car le métier sera tout de même un peu moins rude. Mais que les jours vont passer monotones et tristes à l’approche. de l’hiver... Le pire, c’est ce déluge qui ne finit plus...

prochaine note: 11 octobre