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01/08/2015

1er août 1915

Un an a passé depuis le jour où nous attendions fiévreux l’évènement catastrophique que nous subissons. Je viens de recevoir une lettre de Chauveau ; il rentre de permission et son moral est bon... Faut-il qu’il le soit lui-même...

 

prochaine note: 4 août

31/07/2015

31 juillet 1915

Savez-vous que j’ai réussi à me faire monter en ligne un “œuf” et je désire le cuire au plat. Nous n’avons pas de feu et il ne faut pas faire de fumée. Alors ?
Eh bien, voici comment je m’y prends : je prends un journal que je roule en torche bien serrée, je l' allume, j’ai préparé dans une assiette d’aluminium un petit morceau de beurre,
- car j’ai aussi du beurre, oui Mesdames, - je chauffe mon assiette ; mon beurre étant très chaud, j’y casse mon œuf et la flamme de mon Journal suffit à me le cuire.
Et voilà comment un soldat de la 3ème République s’offre un “œuf au plat” au nez des Boches qui n’y voient même pas “du feu”.
Bref c’est la noce, car j’apprends que ce soir nous sommes relevés, mais c’est un repos relatif car nous ne passons qu’à la 3ème ligne ce qui est quelquefois très embêtant cause des tirs de représailles.

 

prochaine note: 1er août

30/07/2015

30 juillet 1915

Nuit d’Argonne - Veille attentive ; l’œil se distrait à regarder monter les chandelles lumineuses ; elles sont envoyées des tranchées pour éclairer l’espace libre entre les deux tranchées ennemies afin d’y gêner ou d’y surprendre les travailleurs qui viennent apporter des chicanes de réseaux barbelés.
On entend la fusée partir d’un fusil spécial et immédiatement tout ce qui peut s’agiter sur le sol se plaque et s’immobilise... La fusée se promène une ou deux minutes éclairant ce décor inquiétant ; et puis, l’obscurité revenue, le travail reprend jusqu’à la prochaine fusée ; le cycle de ces opérations régulières et quasi automatiques se répète jusqu’à l’aube à moins qu’une sortie ne se fasse d’une tranchée ou d’une autre et c’est alors un feu d’artifice continu , éclairant lugubrement le heurt des adversaires.
Pendant ce temps, l’artillerie mène toujours sa bacchanale au-dessus de nos têtes allant semer la mort à l’arrière.

 

prochaine note: 31 juillet

29/07/2015

29 juillet 1915

Notre secteur est assez calme en ce moment. J’ai dû reprendre mon poste au fond du ravin de Courtes-Chausses. Je voudrais bien aller au repos une bonne fois, tout à fait à l’arrière, c’est-à-dire à 8 km environ où l’on ait la tête un peu au calme ; car il est extrêmement fatiguant d’entendre nuit et jour le canon ; cela finit par vous faire mal aux nerfs ; la nuit, même dans les sapes d’abris, on est tourmenté par ce bruit incessant, d’autant plus que dans ces bois très vallonnés, dans ces ravins encaissés, un coup de canon se multiplie par trois : c’est beaucoup trop...

 

prochaine note: 30 juillet

28/07/2015

28 juillet 1915

Nous avons été comblés de présents utiles : le T.C.F. a fait parvenir près de 5 millions de cadeaux à tous les poilus ; pour ma part, j’ai été gentiment partagé.

 

prochaine note: 29 juillet

26/07/2015

26 juillet 1915

Aujourd’hui je ne puis vous écrire que rapidement, car on m’a demandé, quoique au repos, de bien vouloir remplacer un sergent mitrailleur malade ; il s’agit de remonter en ligne pour faire confectionner une plate-forme pour placer notre mitrailleuse en cas de retraite.

C’est d’ailleurs moi qui en avais donné l’idée ; on l’avait laissé mijoter car une idée de caporal ou de soldat doit, après avoir passé quelque temps dans l’état de chrysalide, s’élancer un beau matin papillon léger de l’esprit paresseux d’un supérieur.


Nous sommes désolés car on vient d’évacuer notre brave Commandant qui souffre d’une entérite sérieuse ; nous avons insisté pour qu’il revienne, mais nous avons peu d’espoir de le revoir : encore un bon qui s’en va.

 

 

première guerre mondiale,argonne,tranchées,1914-1918

 

 

prochaine note: 28 juillet