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25/07/2016

25 juillet 1916

 Somme -Tourbe. Nous sommes campés dans ce nouveau secteur. Nous devons prendre les lignes demain ; ici, tout semble tranquille, le combat est plus au nord.

prochaine note : 26 juillet 2016

 

24/07/2016

24 juillet 1916

Mon prochain départ est fixé , mais ce n’est pas pour Paris, nous changeons simplement de secteur... Nous sommes à Argers, près Ste-Menehould ; nous marchons sur la route nationale poudreuse ; demain, je saurai où nous nous fixerons.

prochaine note : 25 juillet 2016

 

15/07/2016

13 juillet 1916

Je dois être relevé demain soir et irai me reposer à mon cantonnement, le Moulin de Broda, près les Islettes, en attendant le jour de mon très prochain départ.
Comme vous le voyez, tout vient à qui sait attendre...

prochaine note : 24 juillet 2016

 

12 juillet 1916

Enfin, je suis averti officiellement que je vais partir. Mon capitaine qui est venu hier nous apporter ses félicitations au sujet de quelques petits faits m’a personnellement promis de me faire partir d’ici une huitaine.
Le Cor qui a été relevé hier au soir n’est pas du premier départ, il se pourrait que nous soyons ensemble. Je viens de recevoir un mot de Chauveau, il n’a pas été envoyé au cours des E.O. Son régiment débusqué de Bellefontaine est dans la Somme ; heureusement il a son emploi de fourrier.
Je cesse mes comptes-rendus, car bientôt je serai près de vous ; il me sera plus facile de vous entretenir. Je sais aussi que vous souffrirez moins de cette courte correspondance qui, en moins de phrases, vous donne plus d’espoir.

prochaine note : 13 juillet

 

12/07/2016

11 juillet 1916

(Lettre écrite et non envoyée)
Depuis le lever du jour notre secteur est très agité ; c’est un peu notre faute, au-dessus de notre position de mitrailleuse il y a un canon de montagne ; les artilleurs doivent être relevés ce soir, et pour ne pas avoir à emporter leurs munitions, ils les prodiguent sur la ligne ennemie.
Évidemment, çà ne peut pas durer sans riposte... Vers midi les Boches qui, sans doute, se sont approvisionnés nous arrosent de torpilles de gros calibre ; jusqu’à 17 heures ce sera sans arrêt ; cela devient inquiétant ; mon poste est repéré ; aussi, à 15 heures, je donne l’ordre de retirer la mitrailleuse et de rentrer à l’abri dans le roc, en face.
La manœuvre commence ; il reste les boites à cartouches à retirer, nous continuons...
Mais à ce moment un obus énorme tombe juste en plein sur nous et écrase tout (malgré 4 couches superposées de rondins de sapin de 0,35 m de diamètre) ; nous étions deux dessous :
mon tireur Le Proust et moi.
Un bruit énorme, une fumée épaisse et âcre, puis une retombée de pierres, de poutres, de terre, de morceaux de ferraille... des craquements inquiétants.., puis le silence...
Je me sens terriblement serré, les reins et les jambes comme amputés ; seuls, la tête et le torse sont à peu près libres. Les rondins se sont arc-boutés et m’ont sauvé de l’écrasement total. J’entends mon caporal, à l’entrée de l’abri, qui commente le coup et affirme que le sergent est
“foutu”. Je le désabuse, en lui criant de venir avec ses hommes voir s’il peut nous dégager.

Le Cor arrive avec du renfort, on travaille au déblaiement cependant que le bombardement continue un peu à notre droite. Le Proust est retiré avec un bras cassé et moi avec les reins très mal en point.., enfin au mieux, étant donnés les frais faits pour nous...
J’expédie Le Proust à la Compagnie, à l’arrière, rendre compte. Deux heures après, le Capitaine arrive avec Védie : félicitations, congratulations. Malgré le désir du Capitaine de me faire descendre et envoyer au “toubib”! je refuse car il n’aurait qu’à m’évacuer, et après où serais-je renvoyé , avec quelle équipe ?
Je vais tant bien que mal rester à mon poste jusqu’à la relève, qui d’ailleurs aura lieu après-demain. Là, j’irai à la consultation et puis je partirai probablement en permission, alors tout ira bien, très bien... Qu’il en soit ainsi jusqu’au bout...

première guerre mondiale,tranchées,verdun,1914-18,argonne

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prochaine note : 12 juillet 2016

 

 

 

09/07/2016

9 juillet 1916

Je me retrouve au Four de Paris dans des emplacements que j’ai construits il y a un an à pareille époque, mais quel ravage... Les pluies torrentielles ont tout éboulé ; ce sont de véritables petits torrents de boue liquide ; les sapes, les abris sont transformés en grottes ruisselantes, c’est simplement horrible.., et c’est là qu’il faut vivre en attendant de mourir.
Notre relève commencée hier à 20 heures s’est terminée à une heure du matin elle a été extrêmement pénible ; les hommes étaient surmenés à ce point que j’en ai vu pleurer de rage...
En ce moment, un bombardement terrible se poursuit, nous ne pouvons
sortir de nos cloaques. Ici, nous sommes en 1ère ligne, nous avons relevé le 72ème actif. Chose curieuse : j’ai retrouvé à deux pas de moi Le Cor (qui est sous-lieutenant) avec sa section d’infanterie.

Je viens d’apprendre une triste nouvelle : la fin glorieuse de mon ami le sous-lieutenant Eymain, tué à Courtes- Chausses en Argonne, à côté de ma position. C’était un brave homme et un homme brave, d’une honnêteté parfaite, d’un moral très élevé. Je l’avais connu au Cours d’Eclaron et nous avions été depuis très intimes.
Il est mort magnifiquement, en tranchée de 1ère ligne ; un entonnoir ayant été ouvert entre sa position et celle de l’ennemi, il s’élança pour l’occuper ; ses hommes mirent plus de temps à le suivre que l’ennemi à accourir et il y fut tué.
Cet homme aurait pu rester tranquille, car vu son âge (quarante ans) il avait été versé dans un régiment à Orléans où il pouvait grâce à son instruction rester dans les bureaux.
Comme il était célibataire, il demanda lui-même à partir dans un régiment actif. Si beaucoup de français avaient eu cette mentalité, le mot d’embusqué n’aurait pu trouver place au dictionnaire.

prochaine note : 10 juillet 2016