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05/08/2017

5 août 1917

Depuis quelques jours, il était bruit à la Compagnie du départ de notre Capitaine (Garnier) ; lui aussi, après tant d’autres, avait-il réussi à trouver un meilleur et plus sûr emploi ? Où pouvait-il aller ?
Il semblait comme nous devoir tenir ici jusqu’au bout ; nos nombreuses conversations avaient sanctionné son attitude de soldat du front ; aussi quelle déception quand, ce jour, on a appris qu’il allait nous faire ses adieux. Je n’ai pu retenir ma réprobation et me suis enfui à travers bois pour ne pas assister à cette cérémonie. (Je savais qu’il partait pour aller à un État - Major, alors...)
Il paraît que mon absence a été très remarquée d’autant que j’étais considéré comme son préféré. Mais le plus dramatique, c’est que, revenant le soir à mon cantonnement, je me suis trouvé face à face avec deux cavaliers ; l’un d’eux n’était autre que mon Capitaine; l’explication a été sévère, pour lui du moins.
Seul à seul, j’ai pu vider mon sac ; et j’ai été jusqu’à lui refuser la main qu’il m’offrait ; je vous conterai cela en détail. Peut-être ai-je vengé mes pauvres camarades de 1ère et 2ème classe qui, au bout de 36 mois de guerre, sont envoyés dans des régiments actifs pendant que nos officiers se défilent dans les formations d’arrière...

prochaine note : 17 août 2017