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18/05/2015

18 mai 1915

Notre commandant, brave homme, est toujours heureusement le nôtre ; à son sujet, voici ce que nous lui devons :
Sachez que nous avons été envoyés ici assez vilainement ; j‘entends par là sans aucune sincérité de la part de nos grands chefs de la 165e Brigade.
Dirigés soi-disant sur Verdun pour assurer un service de place, une fois dans nos wagons en gare d’Aubervilliers j’ai pu obtenir d’un homme d’équipe la direction qui avait été donnée au mécanicien ; ce n’est pas sans stupéfaction que je l’ai apprise mais heureusement sans aucune faiblesse ; j’ai cru devoir le dire à mes copains et pendant quelques minutes, il s’est fait un silence un peu lourd.
A Nixeville, un pli a appris à notre commandant qu’il devait nous conduire à Brabant où le Colonel du 3e actif nous attendait pour former un 4e Bataillon. Ce brave homme était abasourdi, il était navré à l’idée de voir ses territoriaux mêlés à ces gens du midi tous jeunes et si différents de caractère de ses beaucerons. Le lendemain, nous fîmes par une chaleur accablante avec notre barda l'étape de Nixeville à Brabant.
A quelques kilomètres du but, nous vîmes sur la route le Colonel du 3e et sa musique qui venait au-devant de nous et quel ne fut pas notre étonnement en voyant notre Commandant s’arrêter surpris devant son chef qui lui sautait au cou... Nous arrivâmes à Brabant en musique devant toute la population restée au pays, à savoir 17 personnes. Le Colonel nous fit un discours plein de tralalas et nous souhaita la bienvenue, mais le plus heureux, c’est qu’il nous apprit qu’il venait de retrouver en notre Commandant son ancien chef (alors qu’il n’était que Capitaine) et qu’il lui laissait la liberté de son Bataillon.
Nous sommes donc très contents de rester entre nous sans être mélangés à l’active.

Prochaine note: 27 mai

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