11/06/2015
11 juin 1915
Nous sommes partis du Futeau pour venir coucher aux Islettes, joli pays au milieu de la forêt d’Argonne. Nous avons passé une nuit réparatrice. A l’heure qu’il est, avec mon ami Laurent, nous savourons un bon café au lait obtenu d’une personne du pays et, le comble du confort, nous avons une chaise et un morceau de table... Oh... s’asseoir sur une chaise, jamais je n’aurais cru que ce pût paraître si bon, si nouveau. Que sera-ce si, un soir, il m’est donné de coucher dans un lit ?
La personne qui a bien voulu nous recevoir est une réfugiée dont le mari est à la frontière employé au Chemin de fer de l’Est. Habitants du midi, ce sont des expatriés qui attendent avec impatience le retour dans leur foyer.
Et nous donc ?
J’ai pu apprendre par elle combien les allemands avaient payé cher leur avance et combien leur recul fut précipité après “la Marne”. La Meuse qui n’est pas précisément un ruisseau était coupée à quatre passages par le barrage de cadavres ennemis.
Les Allemands sont maintenant blottis en arrière de la forêt et dans des trous profonds ; il sera difficile de les en déloger.
prochaine note: 14 juin
06:00 | Tags : première guerre mondiale, argonne, tranchées, 1914-1918 | Lien permanent | Commentaires (0)
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