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13/06/2016

13 juin 1916

 Le soleil nous avait fait croire à sa réconciliation... il faut abandonner toute espérance ; c’est à nouveau les mauvaises journées qui nous font presque regretter l’hiver.
Nous sommes dans la boue, obligés, de faire des prodiges quand nous voulons nous étendre pour n’être pas absolument noyés ; nous récoltons tout ce que nous pouvons trouver : tôle, bâches, morceaux de bois, vieille armoire, vieux sommier (d’où sont-ils venus ?) pour arrêter cette boue liquide qui nous enrobe.
Il y a des stalactites dans nos gourbis, voire même des stalagmites... Heureusement notre Compagnie qui est au bois St-Pierre fait tout le nécessaire pour nous envoyer le ravitaillement possible (ce qui ne va pas bien loin).
Enfin, nous améliorons autant que nous pouvons notre situation, mais je crois que nous rentrerons bien décrépis... Comme les heures sont longues à vivre cette existence de cloportes...
Aussi ne faut-il pas tant admirer et crier au courage lorsque l’on s’élance sur le plateau malgré la rafale ; si vous saviez ce que c’est bon de pouvoir aller le nez au vent avec l’horizon devant soi...
Est-ce vivre que d’être des semaines dans
un tombeau ? Jusqu’alors on n’y mettait que les morts ; pour moi, plutôt mourir au soleil que de vivre ainsi enterré.

prochaine note : 15 juin 2016

 

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