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07/06/2015

7 juin 1915

Hier soir, attaque du Vauquois pour la énième fois ; il n’y reste pourtant plus que des cendres et la terre a été labourée maintes fois par les obus. J’en étais environ à 500 m.
Il avait été décidé par notre commandement de faire une attaque par liquides enflammés ; le vent nous étant contraire, on avait hésité une bonne partie de l’après-midi ; enfin, à cinq heures, l’ordre formel vint de faire l’attaque quand même. Ce fut effrayant car nos troupes eurent à subir les retours de flammes et l’attaque échoua.

prochaine note: 9 juin

06/06/2015

6 juin 1915

Nous quittons le 15e corps et nous ferons partie prochainement du 5e ; nous laisserons également notre vieille tenue “pantalon rouge” de glorieuse mémoire ; désormais nous serons vêtus d’une tenue bleu horizon qui devra faire toute la guerre.
Nous abandonnerons Avocourt et ses tranchées où pour la dernière nuit passée en sentinelle, il m’est arrivé l’aventure suivante : nous avions gagné notre petit poste avancé, quatre hommes et moi ; derrière, la tranchée ou veillent les camarades et le lieutenant  Dupart . A plat ventre dans les hautes luzernes, la tête seule émergeant, nous fixions la tranchée ennemie ; calme profond, seulement troublé par le passage au-dessus de  nos têtes des obus qui vont harceler la ligne arrière.
Soudain, à ma droite, un de mes hommes a poussé un cri sourd de : “Halte-là”. J’aperçois une ombre qui vient vers nous ; je me précipite, prêt à tirer ; mais la réflexion immédiate me suggère qu’il est préférable d’employer la baïonnette qui, elle, ne fait aucun bruit ; je vais frapper lorsque je reconnais avec horreur le lieutenant Dupart, qui, très content, “rigole” en silence.
C’est égal, à ce moment-là,  j'ai eu une émotion, car une seconde plus tard....

 

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prochaine note: 7 juin

05/06/2015

5 juin 1915

5 juin

Je suis nommé caporal ; le lieutenant, très heureux de ma nomination, me passe un certain nombre de services à établir.
Il faut donner à chacun sa tâche et cela est difficile : il s’agit de postes plus ou moins dangereux : il y a les sentinelles avancées, les sentinelles de créneaux, les travailleurs de nuit creusant les abris, les tranchées, les boyaux de communication.
Enfin, je suis bien content de mes occupations ; mes journées sont plus rapides et peu à peu je m’impose à mes hommes (ce qui est assez difficile étant donnée la camaraderie vécue jusqu’à ce jour).

prochaine note: 6 juin