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12/07/2016

10 juillet 1916

Les combats de tranchée à tranchée se poursuivent avec âpreté ce qui ne m’empêche pas de bondir de tempe en temps pour aller casser la croûte avec Le Cor, voisin de campagne.
Les succès des fronts en général ont l’air de s’affirmer, Verdun est définitivement libéré ; notre activité est sévère mais il y a beaucoup de casse...

prochaine note : 11 juillet

 

09/07/2016

9 juillet 1916

Je me retrouve au Four de Paris dans des emplacements que j’ai construits il y a un an à pareille époque, mais quel ravage... Les pluies torrentielles ont tout éboulé ; ce sont de véritables petits torrents de boue liquide ; les sapes, les abris sont transformés en grottes ruisselantes, c’est simplement horrible.., et c’est là qu’il faut vivre en attendant de mourir.
Notre relève commencée hier à 20 heures s’est terminée à une heure du matin elle a été extrêmement pénible ; les hommes étaient surmenés à ce point que j’en ai vu pleurer de rage...
En ce moment, un bombardement terrible se poursuit, nous ne pouvons
sortir de nos cloaques. Ici, nous sommes en 1ère ligne, nous avons relevé le 72ème actif. Chose curieuse : j’ai retrouvé à deux pas de moi Le Cor (qui est sous-lieutenant) avec sa section d’infanterie.

Je viens d’apprendre une triste nouvelle : la fin glorieuse de mon ami le sous-lieutenant Eymain, tué à Courtes- Chausses en Argonne, à côté de ma position. C’était un brave homme et un homme brave, d’une honnêteté parfaite, d’un moral très élevé. Je l’avais connu au Cours d’Eclaron et nous avions été depuis très intimes.
Il est mort magnifiquement, en tranchée de 1ère ligne ; un entonnoir ayant été ouvert entre sa position et celle de l’ennemi, il s’élança pour l’occuper ; ses hommes mirent plus de temps à le suivre que l’ennemi à accourir et il y fut tué.
Cet homme aurait pu rester tranquille, car vu son âge (quarante ans) il avait été versé dans un régiment à Orléans où il pouvait grâce à son instruction rester dans les bureaux.
Comme il était célibataire, il demanda lui-même à partir dans un régiment actif. Si beaucoup de français avaient eu cette mentalité, le mot d’embusqué n’aurait pu trouver place au dictionnaire.

prochaine note : 10 juillet 2016

 

 

 

07/07/2016

7 juillet 1916

Sommes de passage à Bellefontaine. Le 28ème est parti dans la Somme ; je ne reverrai pas Chauveau. Chaque jour, nous recevons des averses diluviennes et de ce fait nous sommes aussi mal que possible ; on ne peut prendre de repos, on mange debout et on dort de même.
Je crois que nous reprendrons la ligne vers Courtes-Chausses ou la Haute-Chevauchée. J’espère en une prochaine permission.

prochaine note : 9 juillet 2016

 

06/07/2016

6 juillet 1916

Voilà où j’en suis : j’ai marché, j’ai été trempé, je n’ai pas dormi, j’ai mangé dans la boue, puis j’ai dormi sous la pluie ; j’ai remarché, puis j’ai été remouillé ; entre temps, on a dû oublier un repas. Enfin, j’ai trouvé un coin sec sous une grange.
Le soleil se décide à briller et peut-être ce soir serons- nous secs ; j’en profite pour vous donner ce petit mot (qui doit être idiot), mais je ne puis mieux rassembler mes esprits.
J’apprends que nous retournons dans notre ancien secteur.

prochaine note : 7 juillet 2016