16/09/2015
16 septembre 1915
Une note est venue m’enjoindre de me rendre au peloton des sous-officiers, à Bellefontaine. Je partirai aujourd’hui à onze heures pour 15 jours environ pendant lesquels je serai loin des « bals ». Mon étoile est encore assez heureusement brillante car depuis quelques Jours, nous subissons ici un bombardement sérieux.
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15/09/2015
15 septembre 1915
Nous avons eu hier une journée orageuse de la part des Allemands ; notre petit poste a été violent bombardé ; heureusement que sans relâche, nous avons depuis notre arrivée travaillé à creuser une sape profonde. Nous avons pu sans grand risque compter les obus distribués ; nous avons atteint environ la centaine ; notre petit musée de ferraille s’est sensiblement enrichi.
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14/09/2015
14 septembre 1915
Ce matin, nous avons été survolés par les avions allemands ; ils ont jeté des bombes un peu partout excepté sur nous ; cela s’ explique car nous sommes en première ligne à 30 mètres des leurs, qui pourraient être arrosés s’ils nous prenaient pour objectif.
Mais à 18 h.30, nous avons eu la satisfaction d’en voir un se casser la g...; il avait été touché par notre artillerie ; il nous a survolés à moins de 30 mètres ; nous l’avons “eng...” au passage et la Providence a bien fait de lui permettre d’aller tomber à 800 mètres de nous car je me préparais à aller l’achever et tu peux croire que j’aurais fait vite et bien.
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12/09/2015
12 septembre 1915
Huit heures - Route Marchand - Four de Paris.
En voulant dater ma lettre, je viens de m’apercevoir que le soleil radieux qui se lève ce matin éclaire un Dimanche et un peu plus de regret emplit mon cœur. En une rapide vision j’ai vu notre réunion familiale dans notre petit verger puis j’ai senti le cruel destin qui me fixait à ce poste pénible par ce fait qu’il me sépare de vous.
Dans ta lettre d’hier, tu me dis tes inquiétudes à la lecture des journaux qui émettent des hypothèses quant à la durée de la guerre. Sache bien que tous les États “bluffent” à qui mieux mieux ; chacun affirme sa volonté de manger l’adversaire et de tenir indéfiniment ; mais au fond tous désirent un résultat heureux à bref délai.
Cependant l'Allemagne doit être vaincue et elle le sera, mais comme je l’ai écrit il y a un an et comme je l’ai toujours soutenu, ce sera rude ; l’Allemagne, c’est tout ce qu’il y a d’Allemands en Europe ( 120 millions d’habitants) et cela donne des soldats et encore des soldats... Si ces soldats sont une force, ce grand peuple mangeant au même râtelier est sa faiblesse vivant sur lui-même.
L’écroulement viendra donc dès qu’une victoire un peu sérieuse aura été obtenue sur un front. Mais perdus pour perdus, ils veulent se battre le plus longtemps possible espérant toujours une défaillance de notre part. Cette défaillance, nous ne l’aurons pas, car notre esclavage en serait la conséquence ; et puis nous devons penser à nos morts, qui ne se sont pas fait tuer pour un résultat pitoyable.
Soyons donc calmes, souffrons... mais ne désespérons pas.
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10/09/2015
10 septembre 1915
En ligne - Sortis ce matin de notre taupinière, nous faisons la conversation avec Le Cor tout en fourbissant la petite bague serpent ; si c’est “bébête” cela fait passer le temps et le serpent détruit le cafard.
La canonnade devient violente ; le 30ème ayant perdu pas mal de monde, des auxiliaires dressés à l’arrière viennent d’arriver en renfort. Jamais je n’ai vu le soldat français si bien habillé ; on a dû faire un prélèvement sérieux à la Banque de France ; quoique nos effets à nous, hommes du front, soient suffisamment bons, nous semblons tout de même de deuxième zone à côté de ces recrues.
Vous ai-je dit que nous avons enfin un casque ?
Cela nous donne un air épatant ; enfoncée la cavalerie :dragons, cuirassiers... désormais, nous sommes une troupe d’élite. Mais plaisanterie à part, cette coiffure protège des petits éclats d’obus avec assez de succès. Enfin tout est bien et si la guerre dure encore cinq ou six ans, noua serons parfaitement outillés.
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09/09/2015
9 septembre 1915
Je suis dans un joli petit poste aux avancées ; la nuit est là “calme et tranquille” comme eut dit le poète ; la canonnade maintenant fait partie des bruits naturels; on ne la distingue plus.
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