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30/06/2015

30 juin 1915

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Mercredi 30 juin,  15h

 

Ma chère Hélène

Dire que je ne devais plus vous écrire mais tout de même je ne peux laisser passer cette nouvelle. Je viens d'être nommé Caporal, et de recevoir les félicitations de mon capitaine.  Il a dû y ajouter ses regrets car je quitte  la compagnie, je suis à la section mitrailleur du bataillon. Écrivez-moi toujours de la  même manière. Je suis heureux, je viens de vous gagner en cas d'accident 100 sous de rente de plus.

Je vous embrasse bien et espère vous montrer bientôt mes galons.

Basin

 

Prochaine note: 1er juillet

28/06/2015

28 juin 1915

Vous ai-je dit que nous avions, placée sous le képi, une sorte de calotte de fer semblable à celle des ecclésiastiques, mais un peu plus grande, pour protéger notre crâne des éclats d’obus ?
Incessamment, nous allons recevoir un casque de fer que l’on appelle déjà la “bourguignotte”. Je pense que ce sera plus pratique et le képi aura vécu.
J’apprends aussi que la bataillon qui nous a remplacé à Avocourt vient d’être évacué à cause de ses pertes et de ses malades.

 

(ci-dessous carte en partie illisible du 28 juin 1915, envoyée le 30 juin)

 

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Prochaine note: 30 juin

 

27/06/2015

27 juin 1915

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Les Islettes, Meuse, Dimanche 27 Juin 1915 10h

Ma chère Hélène, ma chère Mommonde

La carte que je vous fais passer, vous rappellera la scène dont je vous avais parlé dans mes premières impressions à Avancourt. La situation, quoique un peu différente, car ici la cérémonie se place en plein air, donne tout de même la même idée.  Il faut dire que là se trouvent beaucoup d'éléments du midi et ces gens sont fervents pour appeler Dieu à la rescousse, espérant sans doute ainsi avoir beaucoup moins à faire, c'est ainsi que leur refrain favori est, en invoquant le Très Haut, de lui dire et redire "Ne nous "abandônne pas– ne nous abandônne pas"–sans doute c'est très bien– mais je crains qu'un beau jour le Créateur impatienté ne leur réponde du mépris, eux-mêmes abandonnant si facilement  la tranchée.

Ce dimanche matin je viens de conduire un détachement de malades à la visite aux Islettes et c'est pendant ce temps que je vous écris.  Je crois que vous recevrez rapidement cette carte car ici c'est chef-lieu de canton.  Donc […] […] celui, je vous embrasse bien toutes deux et attends avec quelque impatience cet après-midi car je vais sans aucun doute recevoir vos bonnes nouvelles.  Je pense que ces cartes vous plairont. Ce sont des points d'étape, je n'ai pu avoir celle de Brabant.

Jusqu'à nouvel ordre ne plus m'envoyer ni  cartes, ni papiers, ni enveloppes, on nous a ces jours-ci distribué un peu de tout cela.

Basin, 30 ter, I Cie secteur 59

 

Prochaine note: 28 juin

 

26/06/2015

26 juin 1915

Les deux armées sont toujours face à face en limite de la forêt d’Argonne très accidentée, très difficile sinon impossible à prendre. Chacune d’elles est bien fortifiée dans ses positions et peut tenir indéfiniment.
Ces jours-ci, il y a beaucoup de dysenterie ; peut-être serons-nous relevés à cause de cela.

prochaine note: 27 juin

24/06/2015

24 juin 1915

Vous me parlez des prix de ma fille. Hélas, je n’y assisterai pas ; mais n’en accusez pas ma volonté ; il y a ici quelques centaines de mille d’indésirables auxquels je ne puis laisser la libre jouissance de notre sol.

prochaine note: 26 juin

23/06/2015

23 juin 1915

Enfin, j’ai reçu ce colis tant attendu ; mais je crois que le plus heureux a été mon camarade Garnier qui m’avait laissé comprendre son désespoir de n’avoir rien à se mettre “dans le nez”. Aussi, vous dire le succès de votre tabac à priser que j’ai pu lui offrir ; il s’en est offert une telle prise qu’un éternuement violent s’en est suivi et l’ennemi en a pris la fuite de peur....
Ainsi s’est terminée cette attaque brusquée.

prochaine note: 24 juin